«L’affaire» UMMO

Descripción

«L’affaire» UMMO

Alerte aux «envahisseurs»

 

Cet E.T. n’est pas encore retrouvé
Attention! Selon des informations controlées par des scientifiques, des extraterrestres se seraient infiltrés sur Terre depuis plusieurs dizaines d’années.
Ils sont semblables à nous et difficiles à repérer
Méfiez-vous! Votre épicier, votre facteur, votre voisin en sont peut-être….

Des « envahisseurs » parmi nous? Comme à la télé? Des vrais?

Oui, des vrais… pour ceux qui y croient…
Depuis 1950, des extraterrestres vivraient parmi nous! Ils auraient débarqué en France, près de La Javie (Alpes de haute Provence). Ce sont les Ummites, ainsi nommés parce qu’ils prétendent venir de la planète Ummo, qui orbiterait autour de l’étoile Wolf 424, une étoile de notre groupe local.
Les «ummites» étudieraient notre civilisation et prendraient contact par lettre ou par téléphone avec les humains les plus réceptifs à leurs idées (enfin… les plus naïfs)
Ils auraient installé une base en Espagne, mais disposeraient de relais à travers le monde, d’où ils envoient parfois des lettres, «cachet de la poste faisant foi». Ces lettres ont des sujets très divers, sont écrites dans la langue des récipiendaires, généralement en espagnol, et sont émaillées de mots «ummites» pour faire plus vrai. A l’analyse elles contiennent du vrai et du faux (et d’autant plus de faux qu’on pousse plus loin l’analyse)
Personne n’a jamais vu les «ummites». En fait, on ne disposent que de leurs messages. L’affaire Ummo n’est donc finalement qu’une affaire de «contact», comme il en existe depuis longtemps
Les «contactés»

Les «contactés», ce sont des gens qui prétendent avoir été en contact avec des extraterrestres. Contact télépathique, ou direct, voire physique (aaahh…, l’amour avec une vénusienne!). En général ils ont recu de leurs initiateurs un enseignement philosophique, et des messages d’avertissement, mettant en garde l’humanité contre l’holocauste nucléaire

 

le réverbère à gaz d’Adamski
 

le martien à bretelles
Néanmoins si on admet que des extraterrestres, très en avance sur nous comme il se doit, font un aussi long voyage pour venir instruire l’humanité de façon totalement désintéressée, alors il faut admettre aussi leur absence bizarre de jugement: ils n’ont jamais initié que des charlatans ou des illuminés.

Il faut dire aussi que leurs engins étaient trop bien camouflés en ustensiles ménagers ou autre quincaillerie, soucoupes, ou enjoliveurs. Un initiateur extraterrestre sortant d’un réverbère, c’est à peu près aussi crédible qu’un évèque sortant d’un moulin-légumes
Et puis, quand on se laisse photographier par un terrien, on n’a pas idée de porter des bretelles!

Bref. ni la science, ni les gouvernements ne leur ont jamais prétè la moindre attention. Le bide!
Il fallait donc trouver autre chose.
D’abord, il ne fallait pas rééditer l’erreur d’Adamski, qui avait situé l’origine des ses initiateurs, sous les épais nuages de Vénus. Il n’avait pas deviné que des V2, on passerait en une dizaine d’années aux fusées interplanétaires, et que le 14 décembre 1962, Mariner 2 révelerait que la température de Vénus était supérieure à 400° C. Dur, dur. Il mourut trois ans plus tard

 

Détection d’une grosse planète
Il fallait donc faire venir les E.T. d’une planète où les Terriens ne risquent pas de mettre leur nez. Justement, l’idée de planètes extra-solaires commençait à prendre corps. Des astronomes travaillaient à déceler de telles planètes par les perturbations qu’elles créent dans le mouvement propre de leurs étoiles. En 1958, Aimé Michel rappelait dans «Science & Vie», que d’après les travaux de Holmberg, une grosse planète orbitait autour d’alpha du centaure
Puisqu’une planète comme la Terre ne pouvait être détectée par cette méthode, on pouvait sans risque de démenti élire domicile autour d’une étoile proche.
Mais les voyages devenaient très longs et les contactés ne pouvaient attendre 30 ans la réponse à une question posée. Solution : s’installer à demeure sur Terre. Et puis, à quoi bon de grandioses mises en scène quand il était si simple d’écrire aux contactés par la poste.
Le Baal-Contrat

Le 16 mars 1964, l’écrivain Robert Charroux reçut une étrange missive:
Monsieur,
Ce que je vous écrit n’est pas un conte merveilleux, et pas davantage un récit de science-fiction…

 

vaïdorge baavienne
C’est ainsi qu’en 1964, il révéla dans «Le Livre des secrets trahis» qu’il avait reçu de mystérieux documents d’un certain M. N. Y., sollicité par des êtres originaires de la planète Bâavi. Cette planète, 1,5 fois plus grosse que la Terre, tournerait en 311 jours de 27 h 12 mn 57,6 s autour de Proxima du Centaure, alias Bâalki (1).
M. N. Y. ou Emen Ys possédait une abondante documentation. Elle décrivait la civilisation bâavienne, son langage, son système métrique, la technique de leurs soucoupes volantes (les vaïdorges) et divers concepts de physique, chimie, astronomie, etc.
Les Bâaviens avaient une base secrète sur Terre et de nombreux correspondants dans différents pays. Ils nous surveillaient et paraissaient très inquiets de notre course à l’armement nucléaire.
Les vaïdorges avaient une cabine centrale, sans siège ni couchette, et une structure torique. Elles n’avaient pas vraiment de propulseur, mais utilisaient l’antigravitation et le basculement dans un univers de temps négatif. Des ingénieurs avertis y uraient découvert des idées géniales, mais aussi des impossibilités manifestes.
La civilisation bâavienne était tout entière concentrée dans une métropole. ta cellule familiale n’y existait plus et les enfants y était élevés selon une méthode qui rappelait Le meilleur des mondes de A. Huxley.

Nous y voilà ! Bâavi ressemble trop aux cités utopiques qui abondent dans l’imaginaire terrien. Elles sont caractérisées par l’unicité des concepts. Un seul principe de gouvernement, un seul état, un seul peuple, ein Volk, ein Reich, ein Führer… Celui qui a conçu cette planète utopique a sa place dans la galerie des excentriques et autres fous littéraires, capables de passer leur vie à recréer la description d’un autre monde.
L’initiation aux mystères de Baavi, a finalement produit une petite secte: le Baal-Contrat

Les «ummites» entrent en scène

L’affaire Ummo est de la même veine.
A en croire deux lettres ultérieures, des scientifiques auraient reçus à partir de 1955 des lettres de présentation expédiés par les «ummites». (des scientifiques qu’on n’a pas retrouvé, mais c’est une constante dans ce dossier). ( lettre NR6 et lettre D21)
Il ne semble pas qu’elles aient été prises au sérieux. Dame! Allez raconter à un scientifique que vous ètes un extraterrestre en villégiature sur Terre, et que UMMO, votre planète se trouve à 3.68 années lumière de la Terre, il y accordera le même intérèt que si vous prétendiez avoir trouvé la pierre philosophale ou réalisé le mouvement perpétuel. Mise à la corbeille immédiate.

Fernando Sesma
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Il fallait donc trouver des correspondants plus «ouverts» (entendez, plus naïfs)
Justement, en cette année 1965, on parlait de plus en plus à Madrid, d’un certain professeur Fernando Sesma Manzano, président de la société des «amis des visiteurs de l’espace ».
Mieux, il venait de publier «Moi, le confident des hommes de l’espace» (2). Il y racontait ses conversations télépathiques ou téléphoniques avec les «extraterrestres», sans sembler éprouver le moindre doute. Voila l’homme qu’il fallait. Lui ne jetterait pas les lettres au panier!

Le 16 janvier 1966 Fernando Sesma Manzano reçut une étrange missive
Monsieur,
Nous sommes conscient de l’importance de ce que nous allons vous dire. Nous sommes sûrs qu’une affirmation de cette nature n’est d’habitude formulée que par un farceur…

 

Pas très ressemblant l’ummite
C’est ainsi qu’en 1967, il révéla dans «Ummo une autre planéte habitée» (3), qu’il avait reçu de mystérieuses lettres rédigées par des êtres originaires de la planète Ummo. Cette planète, 1,5 fois plus grosse que la Terre, tournerait en 180 jours de 30 h 55 mn autour de Wolf 424, alias lumma.
Sesma possédait une abondante documentation; elle décrivait la civilisation ummite, son langage, son système métrique, etc, etc.
(Voir plus haut, en remplaçant vaïdorge par oawoolea uewa, et antigravitation par iduuwii ayii).
A la différence des Bâaviens, les «ummites» n’étaient pas quasi-immortels et ne prétendaient pas avoir colonisé la Terre il y a 10000 ans.
On remarque néanmoins une profonde similitude (dans les deux cas les auteurs situent leur planète autour de l’étoile la plus proche qu’ils connaissent), et une légère antériorité de la légende des baaviens, sur celle des ummites. Il est donc bien possible que l’inventeur des ummites n’ai rien inventé du tout et n’au fait que recopier des données récentes et peu connues (c’est encore une constante de ce dossier)

D’après les «ummites», s’ils avaient choisi d’entrer en contact avec l’éminent professeur Sesma, c’est qu’il avait prouvé dans ses publications qu’il était réellement expert ès civilisations cosmiques. (en écrivant cela, ils devaient avoir du mal à ne pas rire)

Seulement voilà, l’éminent professeur était tellement connu outre-Terre qu’il y avait de l’embouteillage sur sa ligne. Et comme il ne faisait aucune discrimination, les «ummites» se désolaient de le voir mélanger leur précieux enseignement avec des élucubrations spiritualistes. Ils ne lui envoyèrent pas dire.
«Vous comprendrez que comme une révélation OFFICIELLE de notre présence sur Terre est possible dans un futur proche, nous devons faire attention à tout ce qui se dit durant cette période de relations cryptohistorique. Si de tels témoignages étaient contaminés par des faits étrangers correspondant à d’autres expériences extraterrestres (dont la réalité nous est étrangère) ce serait malhabile et préjudiciable» ( lettre D26 )
Ils cherchèrent donc d’autres correspondants. Pour les sélectionner, ils imaginèrent un test magistral.

Les «ummites» changent de correspondant

San José
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Le 30 mai 1967, Sesma reçut une lettre annonçant trois arrivées de vaisseaux ummites entre le 30 mai et le 3 juin, L’un d’eux devait se poser aux environs de Madrid (lettre D60 ). Les amis des visiteurs de l’espace guettèrent avec la fièvre que l’on devine. Ils ne virent rien.
Mais le 2 juin, le journal «Informaciones» annonçait l’observation sen-sa-tion-nelle d’une soucoupe volante à San José de Valderas, en banlieue de Madrid. Non seulement on l’avait photographié, mais elle avait laissé des traces!
Or l’année précédente, le 6 février 1966, une soucoupe identique avait atterri à Aluche près de Madrid, en laissant d’importantes traces. Le témoin principal, José Luis Jordan Peña, un homme intelligent et «ouvert», avait vraiment été très coopératif: Il avait aidé à l’enquète. Les ufologues étaient comblés. Ils rappliquèrent dare-dare.

Rafael Farriols, un chef d’entreprise de Barcelone, apprit l’information par la radio. Il se rendit aussitot sur les lieux, et y trouva Enrique Villagrasa qui, faisant déja partie des auditeurs de Sesma, connaissait l’annonce de l’arrivée des «ummites»
Intéressé à fond par cette affaire, il chercha à racheter la documentation de Sesma, prèt à y mettre le prix (il en avait les moyens). A sa surprise, Sesma lui céda une pleine valise de documents pour une somme modique. Il ne s’intéressait plus aux «ummites», trop matérialistes, et préférait discuter philosophie avec les habitants de la planète Auco

Antonio Ribera, l’un des fondateur du Centro de Estudios Interplanetarios (CEI), apprit l’affaire par un de ses amis de Madrid, Salvador Texidor, qui lui fit parvenir l’article d’Informaciones.
Il alla à Madrid, ou il rencontra le témoin d’Aluche, et collabora avec Rafael Farriols pour enquéter. Ses investigations lui valurent la confiance des Ummites. Après la publication de son livre «un caso perfecto», il reçut pas moins de dix lettres dans l’année qui suivit.

L’arrivée
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Quant à Enrique Villagrasa, son assiduité à la société des «amis des visiteurs de l’espace » (et son titre d’ingénieur) lui avait déja valu d’ètre parmi les heureux récipiendaires des plus intéressants – ou les plus rocambolesques – documents sur le monde «ummite»
En particulier, il venait de recevoir cette année là, cinq lettres, où les ummites racontait en long, en large, et en travers, comment ils avaient découvert l’existence de notre civilisation, comment ils avaient exploré notre système solaire, et comment ils avaient atterri pour la première fois sur Terre

On comprends que ces lettres mystérieuses suscitaient l’intérèt des ufologues. Des copies circulaient. Ignacio Damaude, ufologue de Séville, s’en fit l’archiviste. Le dr Aguirre fit des transcriptions et des photocopies. Ceci ne faisait pas l’affaire des Ummites qui craignaient de voir leur prose arriver entre des mains trop savantes. Pour avoir trop communiqué de copies, Antonio Ribera fut bientôt exclu du cercle des récipiendaires. Etrange attitude pour des gens qui se prétendaient extraterrestres: plutôt que d’entrer en contacts avec nos meilleurs savants, ils préféraient écrire à un petit groupe d’Espagnols, crédules et dociles.
Antonio Ribéra n’en continua pas moins d’étudier le dossier. Il publia en 1979 «UMMO, le langage extraterrestre» (4)

Pour faire plus «extraterrestre», les «ummites» prétendait qu’une hypersensibilité du bout des doigt les obligeaient à en utiliser la jointure pour appuyer sur les boutons. Ce n’était pas trop génant pour les boutons d’ascenseurs, mais on se serait étonnés qu’ils tapent à la machine avec la jointure de leurs doigts (j’ai essayé: une minute pour taper le phrase précédente). Ils prétendaient donc faire taper leurs lettres par un dactylographe largement rétribué pour cela.
Certaines lettres prétendent d’ailleurs émaner de ce mystérieux dactylographe, qui aurait écrit de son propre chef à propos de ses commanditaires. Il expliquait comment les «ummites» le tenaient. Cela faisait un «témoignage» de plus quant à la réalité de ces mystérieux «ummites». Un témoignage impressionnant

Un autre élémént qui plaisait pour cette réalité tout en attisant la curiosité, fut l’excitant jeu de cache-cache auquel se livrait les «ummites». Ils étaient passés par ici, repasseraient ils par là? Les ummites donnaient des renseignements sur leur localisation, mais pas trop. Ils réagissaient aux recherches des «ummologues», tout en leur disant qu’ils comprenaient leur légitime curiosité

Par deux fois, l’existence de l’implantation «ummite» fut révélée à la presse.
Une première fois en aout1968 par Fernando Sesma:
«DES ÊTRES D’UNE AUTRE PLANÈTE VIVENT SUR LA TERRE AVEC DES FAUX PAPIERS» titrait France-Soir du 8 aout 1968
(notons que de ce mois commença une vague d’observations d’OVNI en Espagne)
Puis ce fut le père Enrique Lopez Guerrero, qui précisa la chose le mois suivant: Les «ummites» vivaient près de Madrid dans un refuge souterrain. Bien sur, il reçut une lettre
«Nous ne désirons pas vous alarmer en exposant les petits troubles que vos articles nous ont causés à la suite des premières informations parues dans l’édition d’ABC diffusée à Séville, ni sur les perturbations que la diffusion exagérée de votre témoignage peut encore provoquer»

Rafael Farriols, nouvel «élu»

 

Rafael Farriols
 

Le symbole d’Ummo remplace la croix
Rafael Farriols s’était impliqué à fond dans l’affaire Ummo, au point de passer une bonne partie de ses journées à étudier les lettres et de faire surmonter sa maison du symbole d’Ummo. Il construisit notamment un «orgue à parfums» selon un plan donné par les «ummites».
Selon Javier Sierra dans son article «Los secretos del caso UMMO», publié par la revue «Más Allá» (Au dela), il aurait même créé deux entreprises affublé de noms «ummites»: Ibozoo S.A et Oemmi, S.A (ce que confirme Martine Castello)

En 1971, il organisa dans un motel de Barajas près de Madrid un symposium destiné à révéler la teneur du courrier ummite. Ce contenu fut en fait diffusé oralement, en une soixantaine d’heures de lecture, par un speaker de Radio-Barcelone, pendant que les images correspondantes étaient projetées sur un écran. Le public était constitué d’une quarantaine de personnes, dont les destinataires des lettres et … José Luis Jordan Peña. Les autres ne connaissaient pratiquement rien du dossier Ummo. Un biologiste français, envoyé par le GEPA, constata l’absence quasi-totale d’esprit critique des participants sur lesquels Farriols semblait exercer un ascendant considérable.

Cet intérèt de Farriols fut «récompensé», et bientôt, c’est lui qui reçut directement le courrier ummite, à charge pour lui de le redistribuer en temps utile. Il n’hésitera pas à détruire certaines lettres sans les ouvrir quand les Ummites le lui ordonneront…

les récipiendaires de lettres, qui devenaient «dépendants» de leur drogue, organisèrent d’autre congrès dans le but de faire réagir leurs correspondants ummites. Un autre symposium fut organisé en mai 1973 à Barcelone. Un autre à Alicante en 1979 tourna un peu à la foire, mais les «ummites» réagirent quand même

Les ufologues cherchent

Le lieu mystérieux
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Dans les années 60, l’affaire Ummo était pratiquement inconnue du public français. Seuls quelques ufologues étudiaient le dossier. L’intèrèt va croitre progressivement, en particulier à cause du contenu étonnant des lettres.
Avec le développement des groupes d’études ufologiques dans les années 70, vint le progrès des investigations, et des vérifications. On réenquéta sur des cas des années 50, en particulier la grande vague de 1954. Mais on s’intéressa aussi à la face française de l’affaire Ummo. Les «ummites» prétendaient avoir débarqué en France, près de La Javie, mais on ignorait où exactement. cette recherche, qui avait l’allure d’une chasse au trésor donna des battements de coeur à quelques ufologues. Ils ne trouvèrent pas. Et pourtant…

Pourtant l’existence du supposé point d’arrivée, comme de la rocambolesque histoire de cambriolage qui s’en suivit, étaient des faits vérifiables. Comme étaient vérifiables un certain nombre d’histoires, pourtant abracadabrantes, mais bien terrestres, dans les quelles les ummites prétendaient ètre impliqués. Comme étaient vérifiables l’existence de leurs différents correspondants espagnols, qui pouvaient ainsi se rendre compte que les autres correspondants cités existaient bel et bien. Ceci rendait crédible l’existence des nombreux et mystérieux correspondants, introuvables cette fois, que les ummites prétendaient avoir à travers le monde

Ummo n’existe pas
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Moins vérifiables étaient les assertions des ummites sur leur planète. Du moins le croyaient ils…
…car leur ignorance en astronomie, déja visible dans le récit de leur arrivée sur Terre, les empécha de se rendre compte de l’incohérence et de l’absurdité de leur description. Or quelle crédibilité peut on accorder à un extraterrestre qui ne connait pas la distance de sa planète, et qui ne distingue une étoile double d’une étoile entourée de deux planètes? La même qu’à un banquier qui ne connaitrait pas le cours du dollar…

Un scientifique s’en( )mèle

Antonio Ribéra avait fourni des copies des lettres «ummites» à Claude Poher. Celui ci en confia à Maurice V. qui les montra à Jean Pierre Petit qu’il avait rencontré en 1974. Très intéressé par l’aspect aéronautique, Jean-Pierre Petit chercha à se procurer d’autres documents. Il y trouva des idées géniales et des erreurs manifestes. D’autres avaient dit la même chose des documents bâaviens.

En tant que Physicien, Jean-Pierre Petit avait étudié la Magnétohydrodynamique, qui permet de produire de l’électricité à partir d’un fluide ionisé circulant dans un champ magnétique. Il était à même d’imaginer d’inverser le processus pour provoquer l’écoulement du fluide, et par réaction, la propulsion d’un aérodyne. En lisant que les engins ummites pouvaient se propulser sans bang sonique par controle de la couche limite et de la «couche de choc», il pensa à la MHD et tenta d’en faire l’expérience.
Gagné! Ses expériences sur des maquettes de laboratoire le persuadèrent de la viabilité de la propulsion à MHD. Mais alors les «ummites» auraient dit vrai. Mais alors la cosmologie «ummite» qui permettait les voyages interstellaires devait ètre vraie aussi!

Jean-Pierre Petit s’impliqua à fond dans cette recherche au point de prétendre que 95 % de ses théories ont trouvé naissance ou confirmation dans le courrier ummite, dont l’origine terrestre lui paraissait alors peu probable.
Son intérèt pour la science des «ummites» leur fut bientôt connu. il souhaitèrent sa présence lors d’un nouveau congrès

 

le livre
 

et son écho
 
 

 
C’est ainsi que le 20 novembre 1985, Jean Pierre Petit participa à la réunion de Madrid où il eut le loisr de discuter de la cosmologie «ummite» avec les récipiendaires des lettres. Il en fut assez conforté pour écrire trois articles dans les «Modern physic letters», une revue scientifique à comité de lecture, mais pas trop exigeante.(5)

Ses travaux ne lui attirèrent pourtant pas le respect de ses collègues, peu enclins à discuter de science «révélée». Pourtant, Jean Pierre Petit possédait une abondante documentation; elle décrivait la civilisation ummite, son langage, son système métrique, etc, etc.

Il s’orienta donc vers le grand public, et résuma ses connaissances du dossier «ummite» dans un livre (6).
Essai transformé! Les revues à gros tirages (mais pas pour gros QI) en firent un écho magistral. (7)
La journaliste Martine Castello (qui savait ce qui se préparait) sortit parallèlement son propre livre: «la conspiration des étoiles» (8). Le livre d’Antonio Ribéra fut réédité.
Jean Pierre Petit faillit devenir «Mr Ummo», car pendant plusieurs années, le dossier Ummo ne fut plus guère vu en France qu’à travers ses travaux

… et ce qui devait arriver arriva: il aurait recu lui aussi des lettres «ummites», des convaincantes et des moins convaincantes, le contenu de certaines ressemblent tellement aux propres revendications de Jean-Pierre Petit qu’on a des doutes, d’autant qu’il n’a pas montré les originaux!

Les critiques dénoncent les «ummoristes»

Moins élogieux fut l’accueil des ufologues eux même, et des journalistes scientifiques qui acceptèrent de s’y intéresser. Pour les uns il allait beaucoup trop loin, en prenant l’affaire Ummo au premier degré. Pour les autres, il avait complètement quitté les rails de la Science.

On n’avait guère vu d’étude critique complète sur l’affaire Ummo, mais seulement sur l’affaire de San José. Retour de balancier, après les affirmations de Jean-Pierre Petit, quelques études vont faire exploser la thèse des extraterrestres en petits morceaux:
Notamment le n° 47, spécial Ummo, de la revue «OVNI Présence» (9), et le livre de Renaud Marhic, «L’affaire Ummo : les extraterrestres qui venaient du froid» (10), ou l’auteur remplace les extraterrestres par l’ex KGB

 

«l’ummite» de S & V
Le revue «Science & Vie», après avoir envisagé de publier une critique du livre de Jean-Pierre Petit, pondit un canular désopilant: Le démasquage d’un «ummite» qui s’était infiltré dans la rédaction! Il avait l’odorat hypersensible et s’était trahi en lisant avec les doigts…(11)
La revue reçut une quarantaine de lettres de lecteurs. Deux semblaient y croire, huit demandaient si l’histoire était vraie ou fausse, cinq penchaient plutôt pour le canular sans certitude que ce ne puisse ètre vrai, un lecteur avait lui aussi démasqué un «ummite»!
Le Dr Kronk Arkaabootz, blurgologue, cite «l’article des Prs Nose et Abond, dans le numéro du 1er avril dernier du JOBARD (Journal of Obvious Blurgology and Anatomy Research and Development)» pour évoquer les étranges propriétés du Blurgonium, matériau de base des vaisseaux «ummites». Il ignorait, semble-t-il que la structure électronique du blurgonium (69 1/2 électrons) n’a rien avoir avec ses propriétés hypercélérogènes dues à la transformation d’un nombre imaginaire de neutrons en antigravitons sous l’action d’un champ d’ondes zygospasmodiques de haute fréquence, comme l’a démontré le Pr Charles Atan, spécialiste incontesté des GAG (Geodynalic Anomalies of Gravity)
… et bien sûr, il y a une lettre «ummite»…(12)

Le mystérieux emblème «ummite»

l’emblème
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L’emblème des «ummites» apparaisait avec la mention «UMMOAELEWE» dans l’en-tête de leurs lettres. Il apparaissait aussi, mais un peu différent sur le sceau dont il les timbraient. Une figure semblable aurait été vue sur l’OVNI d’Aluche. Elle était nettement visible sur les photos de la soucoupe de San José. Cet emblème avait très probablement une signification symbolique. Mais que signifiait il, et dans quel registre fallait il chercher? Si les «ummites» étaient extraterrestres, la présence de l’emblème sur la soucoupe pouvait ètre un message adressé aux terriens. Si les «ummites» étaient terrestres, cet emblème pouvait ètre une signature permettant de les identifier, à la manière des armoiries. La recherche de l’emblème fit partie de la course au trésor. Le problème, ce n’était pas qu’on ne trouvait pas de correspondance, c’est qu’on en trouvait trop…

La mystérieuse «langue ummite»

On l’a déja vu, les «ummites» communiquent surtout avec les humains par lettres, mais ces lettres ne sont pas écrites en «ummite» (car elles seraient aussi hermétiques que le linéaire B des crétois), mais en espagnol, voire en français avec des hispanismes. Ca donnerait un peu «Ici Ummo, les espagnols parlent aux espagnols» si les lettres n’étaient émaillés de mots «ummites», du moins leur prononciation phonétique.
Pour avoir une idée de la vraisemblance du procédé, imaginons qu’en 1957 un «savant russe» (en réalité un journaliste scientifique d’Ogoniok) écrivent à un francais, fana de la revue «spoutnik», pour lui parler des merveilles de la technique spatiale soviétique. Lui écrirait il en bon français (les russes cultivés sont bons en français), ou bien dans un français maladroit, constellés de mots russes écrits en majuscules cyrilliques. En bon français évidemment. La seconde solution ne pourrait ètre que l’oeuvre d’un farceur, profitant de la barrière du rideau de fer pour donner des informations fantaisistes en ayant l’air bien slave.

leur «langue»
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C’est pourtant à une parodie de cette solution que se sont livré les «ummites» depuis leurs premières lettres, ne donnant jamais que des mots phonétisés, avec leur traduction, et quasiment jamais comme on pourrait s’y attendre, à des phrases ulmmites complètes, à titre de citation. Nous pouvons en conclure qu’en fait les prétendus «ummites» ne maitrisent pas la langue «ummite», dont ils semblent ignorer la grammaire. Pour reprendre notre exemple, c’est comme si notre farceur était en fait un français disposant d’un dictionnaire de russe, et seulement du dictionnaire
Et dans le cas présent, nous ne sommes même pas sûrs de l’existence de ce dictionnaire

Que vaut la science «ummite»?

leur science
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On dit que les textes «ummites» montreraient un savoir en avance sur le nôtre. Plus exactement, la rumeur dit que des spécialistes – souvent non nommés – ont trouvé que certain de ces textes étaient du plus haut niveau.
Certains, car d’autres contiennent des erreurs lamentables.
Un examen critique des textes disponibles laisse une impression très différente. Selon Claude Poher, seulement 50% des affirmations ummites sont exactes, et les connaissances mises en jeu sont du niveau des premières années de licence. D’après Jacques Vallée, leur informatique est en retard sur la nôtre.
Quant à la nullité totale des ummites en astronomie, elle laisse songeur: Comment des extra-terrestres pourraient ils venir de si loin, serrés dans une boite à sardine, pilotée par des ordinateurs préhistoriques, et sans rien connaitre à l’astronomie?
Certes, ils nous avaient prévenus: ils ne nous donneraient aucun renseignement qui puisse faire progresser notre propre science, ni même qui puisse prouver absolument leur existence. Mais, ce faisant, ils étaient censés abaisser leur savoir au niveau du notre, mals pas plus bas!
Autrement dit, dans des domaines qui transcendent notre science, les informations fournies seraient fausses ou invérifiables, dans les autres elles ne feraient que s’accorder avec ce que nous savons déjà. Or elles ne s’accordent pas du tout, loin de là…

Les «ummites» n’ont rien inventé

Plagiats
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Si les «ummites» sont si nuls en astronomie et en informatique, comment se fait il qu’ils aient pu tromper des scientifiques? Comment peuvent ils avoir l’air si savants en physique fondamentale, et en cosmologie? Parce que ces «théories» sont spéculatives, et – du moins à l’époque de l’écriture des lettres- invérifiables. Enrobez ces textes d’une» langue de bois du troisième type» et vous obtiendrez une métascience très con-vaincante. Mais vulgarisées en langage compréhensible, ces ésotériques représentations de l’univers, ces technologies futuristes sont elles vraiment d’une originalité qui prouvent leur caractère non terrestre?
Hé bien non! Il y a bel et bien des antériorités bien terrestres. L’illusion vuent de ce qu’elles sont disséminés dans l’immense savoir terrestre et qu’il faut une culture encyclopédique pour les détecter. A l’analyse, plus on cherche, plus l’originalité du «savoir» ummite se rétrécit comme une peau de chagrin, en sorte qu’une idée «ummite» qui parait originale, c’est simplement une idée pour laquelle on n’a pas encore trouvée la source

La machine «ummite» se détraque

Dès 1978, des ufologues avaient envisagé de perturber la machine «ummite» en faisant circuler de fausses lettres. De fait, on signale une fausse lettre qui aurait été envoyée à Luis Jimenez d’Alicante dès 1979. D’autres apparaitront dans les années 80, plus ou moins bien imitées. Mais aussi le symbole d’Ummo et «l’ummicité» elle même vont ètre «récupérés», par des mystificateurs et des illuminés, bref par des contactés.
Ainsi le symbole d’Ummo serait apparu sur un OVNI vu en 1989 à Voronej, observation qu’une lettre «ummite» entérinera, mais qui n’avait pas été annoncée
Ainsi la suissesse Viviane Poli se prétend Ummite, alors qu’elle est (très) visible, et diffuse un enseignement qui n’a rien à voir avec celui des «ummites»
Ainsi la secte Edelweiss gravait l’emblème d’ummo au fer rouge sur les corps d’enfants
Bref, vers 1990, le processus déclenché par les «ummites» était en train d’échapper complètement au controle de ses concepteurs.
La goutte qui aurait fait déborder le vase fut une lettre envoyée de Cuba et reçue le 2 avril 1993 par Rafael Farriols: elle demandait une nouvelle réunion ou devait ètre présent, entre autres, José Luis Jordan Peña. Il ne vint pas, étant – ou se prétendant malade – il envoya une lettre à Farriols ou il expliquait sa mystification.

On imagine la réaction du chef d’entreprise espagnol Rafael Farriols! Il exigea des explications. Sentant bien qu’il était allé trop loin, José Luis Jordan Peña prit l’issue de secours classique en pareil cas. Selon Jean-Pierre Petit, il répondit:
«- Ne te fâche pas comme ça ! Ce sont les Ummites qui m’ont demandé d’agir ainsi !»
Mais le ver était dans le fruit…

Le mystificateur se démasque

C’est lui!
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Depuis longtemps, on soupçonnait José Luis Jordan Peña, d’avoir fabriqué lui même une partie du dossier UMMO. Mais quand on commençait à l’accuser d’ètre l’auteur des lettres il se récriait ou éludait les questions
Il changea progressivement de comportement dans les années 90. Il faut dire qu’il avait été frappé d’une hémorragie cérébrale qui l’avait diminué, qu’il ne voulait évidemment pas endosser les dérapages criminels des récupérateurs d’Ummo, et peut ètre aussi craignait il pour sa propre santé mentale (?), toujours est il qu’il se décida à révéler progressivement sa mystification dès 1993, et passa définitivement «à table» en 1996

Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose

Epilogue
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Après les aveux du mystificateur, il paraissait logique que l’affaire s’arrète là. C’est à peu près vrai en espagne, mais ce serait compter sans les «récupérateurs» qui avaient pris le relais dès les années 80. Le flux de lettres pseudo-ummites ne s’est pas tari. Il a simplement décru. C’est l’aspect et le contenu des lettres qui ont changé. Par rapport aux lettres d’origine, qui étaient de vraies fausses, à la saveur si particulière, il y a maintenant de fausses fausses lettres, écrites soit par de nouveaux mystificateurs, qui sont donc de faux faux ummites et de faux vrais mystificateurs, soit par des vrais fous (là au moins, c’est plus simple).

Le problème c’est que ces fausses fausses lettres continuent d’ètre engrangées et analysées pieusement comme les vraies fausses parce qu’on pourrait appeler «les nouveaux ummologues».

Pire, ils se sont constitué en une nouvelle secte informelle qui rappelle beaucoup celle des naïfs madrilènes.
Une nouvelle bible raffermit leur foi en l’origine extraterrestre du courrier «ummite» et même du «nouvreau courrier»: le livre de Jean-Pollion, «Ummo, de vrais extraterrestres»

En savoir plus
Pauvre José Luis Jordan Peña…
Sur sa tombe, peut-être faudra-t-il graver (en ummite) «Je n’ai pas voulu cela»

Notes et références

(1) Sur Bâavi. voir:
– Robert Charroux. Le Livre des secrets trahis. Robert Laffont. 1964, p 365.
– id., Le Livre des maîtres du monde, Robert Laffont, 1967, p. 339.
– id., Le Livre du mystérieux inconnu, Robert Laffont, 1969, p. 391.
– id., Le Livre du passé mystérieux, Robert Laffont, 1973, p. 45.
– François Gardes, Chasseurs d’OVNI, Albin Michel, 1977, p. 34.
– Dalila et Gérard Lemaire, Les OVNI de l’Apocalypse, t. III, Ed. des Archers, 1979 p. 36.
– Pierre Delval, Contacts du 4ème type, De Vecchi, 1979, p. 103.

(2) Fernando sesma, «Yo, confidente de los hombres del espacio», Gràficas Espejo, 1965

(3) Fernando sesma, «UMMO, otro planeta habitado», Gràficas Espejo, 1967

(4) Antonio Ribera, «El Misterio de Ummo» , Plaza & Janés, Barcelone,1979
édition francaise: UMMO le langage extraterrestre, Editions du Rocher, Monaco, 1984 et 1991

(5) Modern Physic Letters A, vol.3 n° 16 (1988) 1527-1532
vol. 3, n° 18 (1988) 1733-1744
vol. 4, n° 23 (1989) 2201-2210

(6) Jean-Pierre Petit, «Enquète sur des extra-terrestres qui sont déja parmi nous», Albin Michel aout 1991, 224 pages

(7) notamment VSD n° 731, 5 septembre 1991
Le nouveau Détective n° 472, 3 octobre 1991
Paris Match n° 2220, 12 décembre 1991

(8) Martine Castello – Philippe Chambon – Isabelle Blanc, «La conspiration des étoiles», Robert Laffont 1991, 192 pages

(9) OVNI présence, SPECIAL UMMO , n° 47, mai 1992, 40 pages

(10) Renaud Marhic, «L’affaire Ummo : les extraterrestres qui venaient du froid», Les Classiques du Mystère, 1993, ( extraits )

(11) Science & Vie n° 890, novembre 1991, p 60

(12) Science & Vie n° 893, février 1992, p 6

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