Retour sur l’affaire Ummo par Gildes Bourdais (Francés). D’où viennent les lettres ?

Descripción

Retour sur l’affaire Ummo par Gildes Bourdais (Francés). D’où viennent les lettres ?

Retour sur l’affaire Ummo 

Seconde partie : D’où viennent les lettres ?

par Gildas Bourdais


L’une des photographies de San José de Valderas (vue partielle)

Des » révélations» qui n’en sont pas vraiment

Jean-Pierre Petit répète dans ses livres et ses articles que les lettres ummites recèlent des idées scientifiques du plus grand intérêt, qui l’ont beaucoup inspiré, notamment pour concevoir son modèle de propulsion «MHD», et en cosmologie. Selon lui, ces idées scientifiques sont la meilleure preuve de l’origine extraterrestre de ces lettres. Il répond ainsi aux critiques : «Tous butent sur le noyau dur du dossier : ses aspects scientifiques, sur lesquels ils ne sont pas en mesure de faire des commentaires pertinents» (Petit 2, p. 43).

Il y a là un argument d’autorité qui semble exclure les non-scientifiques de tout débat sérieux sur l’affaire Ummo : «taisez-vous, vous n’êtes pas scientifique !». Mais sans être scientifique, on peut quand même s’informer, et écouter les opinions de scientifiques qui se sont exprimés à l’occasion. Des erreurs graves ont déjà été signalées en astronomie. Qu’en est-il des idées censées être totalement originales ? Sont-elles nécessairement d’origine extraterrestre ?

La MHD, connue avant les Ummites

Jean-Pierre Petit raconte dans son premier livre sur Ummo comment il commença à étudier des lettres ummites en 1974, fournies par Claude Poher, par l’intermédiaire d’un ami, et y trouva rapidement le principe de la propulsion par la MHD (Magnétohydrodynamique). Dès la fin de 1975, il publiait un article décrivant le principe d’un «aérodyne MHD» (Petit 2, p. 8).

Le premier livre de Jean-Pierre Petit sur Ummo

De quand datait cette lettre ummite parlant de MHD ? Petit n’est pas clair sur ce point. Nous trouvons la lettre en question dans le livre de Ribera Les Extraterrestres sont-ils parmi nous ?. C’est un rapport de 43 pages sur la nef ummite, reçu par l’ingénieur en bâtiment Enrique Villagrasa le 9 juin 1968. Une page y décrit des effets de contrôle de la «couche limite» et «couche de choc» (Ribera 5, p.147).

Or ce genre d’idée était loin d’être totalement nouveau à l’époque. Cela a été dit clairement dans le livre de J.-C. Bourret et J.-J. Velasco, OVNIS. La science avance, paru en 1993, qui cite notamment une communication du physicien et ufologue américain Stanton Friedman, faite à un colloque sur les ovnis organisé en juillet 1968 par le Comité de la science et de l’astronautique de la Chambre des Députés (Bourret, Velasco 1, p. 175).

Le physicien Stanton Friedman à un symposium de Saint-Marin
(photo G. Bourdais)

En voici un extrait tout à fait clair (plus clair d’ailleurs que le texte ummite !). Friedman répond à une question sur les effets électromagnétiques observés à proximité des ovnis :

«Question 22 : Se pourrait-il qu’ils soient liés à un moyen de propulsion ?

«Réponse : Il y a un nombre considérable de travaux disponibles concernant la magnétoaérodynamique. J’ai reçu une bibliographie de la NASA avec plus de 3.000 références. La référence 39 contient le résumé de plus de 300 publications traitant des interactions entre véhicules et plasmas. Une bonne partie de ce travail est secrète car le nez des ICBM est entouré de plasma. En tous cas, il y a un corpus technologique que j’ai étudié et qui me conduit à croire qu’une approche entièrement nouvelle pour la propulsion à grande vitesse dans l’air et dans l’espace pourrait être développée, en utilisant les interactions entre les champs électriques et magnétiques avec des fluides conducteurs adjacents aux véhicules pour produire une poussée ou une sustentation («thrust or lift»), et réduire ou éliminer d’autres problèmes de vol hypersonique tels que la traînée («drag»), le bang sonique, l’échauffement, etc. Ces notions sont basées sur la technologie existante, telle que celle figurant dans les références 40 à 49, bien que l’on puisse s’attendre à ce qu’un effort considérable de développement soit nécessaire» (Friedman 1).

Schéma du sous-marin MHD de l’ingénieur S. Way, conçu en 1964 et essayé avec succès en 1966

Dans cette communication de 1968, Stanton Friedman signalait aussi que des essais de MHD dans l’eau avaient déjà été réalisés avec succès dès 1966. Cela est rapporté également dans le livre Ovnis : la science avance : il s’agit du sous-marin MHD de l’ingénieur S. Way de Westinghouse qui avait été conçu en 1964 et essayé avec succès en 1966 dans la baie de Santa Barbara en Californie (Bourret, Velasco 1, pp. 171 à 173). L’étude théorique de S. Way a été publiée par l’ASME (American Society of American Engineers) le 24 septembre 1964. Friedman explique également que le concept de propulsion aérienne est une extrapolation logique de la MHD aquatique :

«Question 24 : peut-il y avoir une relation entre un sous-marin EM et un ovni ?

«Réponse : Le sous-marin électromagnétique du Dr Way qui, incidemment, est silencieux et serait très difficile à détecter à distance, est directement analogue au type d’appareil aérien que j’envisage, excepté que la forme de l’appareil serait plus que probablement lenticulaire et que l’eau de mer, servant de conducteur électrique, serait remplacée par un plasma électriquement conducteur d’air ionisé».

Stanton Friedman avait déjà exposé ces idées dans un article de la revue Astronautics & Aeronautics de février 1968, dans lequel il concluait :

«Une étude de la littérature et une extrapolation de la technologie existante suggèrent que, moyennant un effort considérable, une approche EM entièrement nouvelle pourrait être développée pour le vol hypersonique qui, par bien des aspects, dupliquerait les caractéristiques des ovnis».

Résumons-nous : point n’était besoin d’une lettre ummite pour évoquer l’idée de propulsion de MHD pour aéronef en 1968 (et encore moins en 1975). On peut remarquer au passage que le terme «Magnétoaérodynamique», employé par Stanton Friedman, était plus approprié que MHD pour des véhicules aériens, mais le sigle «MAD» n’aurait pas été du meilleur effet ! J’espère qu’on ne va pas insinuer que Friedman avait reçu une lettre ummite et l’avait copiée. Pourtant, c’est bien ce qu’a suggéré Jean-Pierre Petit pour le grand physicien russe Andreï Sakharov et son hypothèse de l’univers gémellaire d’antimatière.

L’univers parallèle d’antimatière

La théorie des univers jumeaux est la pièce maîtresse des «révélations» ummites. Jean-Pierre Petit en parle dès les première pages de son premier livre sur Ummo, Enquête sur des Extraterrestres qui sont déjà parmi nous :

«Dans un paquet de feuilles rapportées d’Espagne en 1976, je lus, dans les textes reçus par Sesma en 1962, une description de l’univers dont je n’avais jamais entendu parler. Il n’y aurait pas un univers, mais deux : deux feuillets gémellaires» (Petit 1, p. 47).

La date de 1962 est sans doute une erreur car Sesma a indiqué dans son livre paru en 1967 la date du 11 mars 1966 pour la lettre qu’il avait reçue, évoquant cette théorie. Cette date est également citée par le Père Guerrero dans un livre paru en 1979 (Guerrero 1, p. 420). En fait, selon les extraits de la lettre cités dans ces livres, 1962 est la date à laquelle les Ummites prétendent avoir écrit à l'»Observatoire de Pasadena» (en Californie) pour attirer l’attention des Américains «sur l’existence de forces et sur la nature de leur genèse, c’est-à-dire la présence d’un champ d’influences extracosmiques («un campo de de influencias extracósmicas»), mais les scientifiques terrestres interprétèrent ce message comme étant rédigé par ce qu’on appelle des farceurs («bromistas»).

Retenons ici que la notion d’univers jumeaux apparaît dans une lettre de1966, où ils sont dénommés WAAM et UWAAM par les Ummites. Mais la question se complique car la même lettre «révèle» aussi qu’il y a une infinité d’univers jumeaux :

«…Aujourd’hui, nous savons qu’il n’existe pas un seul Cosmos (le nôtre), mais un nombre infini de «PAIRES» DE COSMOS» ! Il faut avouer que, là, le vertige nous saisit. Mais ce n’est pas tout. On y apprend encore que l’espace a dix dimensions :

«Notre Cosmos est ce vous appelez un «continuum» espace-temps (nous avons dû employer dix dimensions pour le définir mathématiquement)».

Il n’est pas indifférent de rappeler ici que la notion d’espace à dix dimensions a été proposée dans des versions de la théorie des «supercordes», qui sont apparues à peu près à cette époque. Le physicien américain Michio Kaku (d’origine japonaise) raconte, dans son superbe livre Hyperspace, la genèse de cette famille de théories hautement complexes, qui sont maintenant étudiées dans les plus grandes universités. Elle fit ses débuts en 1968, formulée par deux jeunes physiciens, Gabriel Veneziano et Mahico Suzuki. Il faut reconnaître que l’évocation d’un espace à dix dimensions dans une lettre ummite de 1966 a de quoi surprendre, mais il faut se rappeler que l’histoire de la physique théorique est remplie de toutes sortes de spéculations fondées sur des modèles mathématiques. L’idée d’un univers à cinq dimensions (avec une quatrième dimension spatiale) avait déjà été proposée en 1919 par un jeune mathématicien allemand, Theodore Kaluza. Il avait écrit à Albert Einstein, mais celui-ci avait rejeté sa théorie. Kaluza, très déçu, avait abandonné ses recherches et était devenu…ingénieur des chemins de fer ! En 1926, sa théorie avait été reprise et améliorée par un autre mathématicien, Oskar Klein, mais il fallut attendre les années 60 pour qu’elle renaisse pour de bon (Kaku 1, pp. 99 à 107, et 160).

En bref, on trouve dans cette lettre ummite «à boire et à manger» pour un amateur de spéculations hardies. Il n’est pas impossible que les vrais auteurs de cette lettre aient puisé dans ce vivier de spéculations tout à fait terrestres. Curieusement, Jean-Pierre Petit, alors qu’il s’est lancé à fond sur la théorie gémellaire, rejette avec mépris cette théorie des supercordes, qu’il accuse même, sur son site web, d’escroquerie intellectuelle. Mais revenons aux univers jumeaux.

Jean-Pierre Petit raconte qu’il fut profondément intrigué, notamment par l’idée que la flèche du temps était inversée. Dans une autre lettre, il trouva le concept d’univers en miroir, «énantiomorphe», et il exploita dès 1977 ces idées dans une note aux Comptes Rendus de l’Académie des Sciences de Paris, intitulée «Univers énantiomorphes à temps propres opposés».

Or, il découvrit plus tard avec étonnement qu’un travail semblable, parlant d’univers gémellaire fait d’antimatière, avait été évoqué par le physicien russe Andreï Sakharov dans un texte de 1967, publié en français en 1984 par les éditions Anthropos (Petit 1, p. 49 et p. 172). Ce livre rassemblait les écrits scientifiques de Sakharov, de 1947 à 1980. Le texte auquel Petit fait référence est daté effectivement de 1967 (Sakharov 1). Le point de départ du grand physicien russe était que le big bang aurait dû créer autant d’antimatière que de matière, or on ne la trouve pas dans l’univers connu : c’est «l’asymétrie baryonique de l’univers». D’où l’hypothèse que l’antimatière est peut-être le constituant d’un univers «parallèle».

Le livre de Sakharov, traduit en français en 1984

Ne fallait-il pas en conclure que cette théorie «ummite» était d’origine on ne peut plus terrestre ? Mais Petit a retourné l’argument, en émettant l’hypothèse audacieuse que Sakharov avait peut-être eu connaissance de cette théorie…dans une lettre ummite ! C’est alors que, providentiellement, selon une lettre que Petit dit avoir reçue, les Ummites révélèrent qu’ils avaient effectivement adressé des lettres à des scientifiques soviétiques. En fait, une lettre ummite reçue le 14 février 1990 par Ignacio Darnaude Rojas Marcos affirmerait que Sakharov n’avait jamais eu de rapports avec les Ummites et n’était pas au courant de leur existence (selon une critique de Jean Pollion).

Jean-Pierre Petit a même supposé que c’est après avoir eu connaissance des textes ummites que Sakharov avait soudainement changé de cap politique : le «père de la bombe H soviétique», savant émérite du régime, était devenu un dissident ! En réalité, il suffit de consulter un bon livre sur la vie de Sakharov pour vérifier que cette thèse ne tient pas debout. Par exemple, dans le livre Sakharov parle, collection de textes de Sakharov publiée en 1974 aux éditions du Seuil et préfacée par Harrison Salisbury, celui-ci explique clairement que l’évolution de Sakharov commence à se manifester en 1957-1958. C’est en 1958 qu’il commence à s’occuper des problèmes politiques et sociaux. En 1961, puis de nouveau en 1962, il s’oppose en vain à des essais nucléaires atmosphériques, et commence à être très mal vu par le pouvoir politique. Il multiplie alors les protestations publiques. C’est en 1966 que Sakharov signe, avec vingt-quatre autres personnalités, une pétition adressée à la direction du parti communiste, l’adjurant de ne pas réhabiliter Staline. Son évolution eut pour résultat de le faire rétrograder de plusieurs échelons dans la hiérarchie scientifique (Sakharov 1, pp. 13 à 28). En bref, il est faux que cet homme d’un courage exceptionnel ait changé de cap politique brutalement, avec ou sans lettre ummite. Une conséquence paradoxale de sa rétrogradation fut que, n’ayant plus accès au plus haut niveau de secret, Sakharov put de nouveau publier ses travaux dans les journaux scientifiques : deux articles en 1965, deux autres en 1966, deux autres encore en 1967. Ces articles figurent dans son livre publié en 1980.

L’inflation cosmologique, théorie dépassée ?

Une autre révélation scientifique des Ummites serait la théorie cosmologique de l’inflation. Cet argument apparaît sous la plume de Bertrand Lebrun, élève et ami de Jean-Pierre Petit, avec qui il avait préparé sa thèse de doctorat en physique. Dans une lettre à la revue Ovni Présence (numéro 49, novembre 1992), Lebrun prenait la défense du dossier Ummo, en réponse au dossier «Les Ummites pris au piège» publié par cette revue (numéro 47, mai 1992). Il citait une lettre ummite adressée à Fernando Sesma en février 1966 :

«Ainsi, la mesure que vous faites de l’âge de l’univers est inexacte car vous utilisez comme paramètre cette pseudo vitesse V2 (au carré) constante. Ainsi, en plus du fait que si maintenant la vitesse V2 est presque constante, dans les premiers temps de la création, l’accélération (fonction sinusoïdale) arriva à avoir une énorme amplitude».

Ce qui signifie, selon Lebrun, que l’univers a dû subir une expansion très importante à ses débuts, comme le dit la théorie de l’inflation cosmologique. Rappelons que, selon cette théorie élaborée au début des années 80 par l’Américain Paul Guth et le Russe Andreï Linde, une fantastique expansion aurait eu lieu, juste après le big bang, au tout début de l’univers. Elle avait été très bien accueillie à l’époque car elle apportait peut-être des réponses à des questions non résolues dans la théorie du big bang : l’uniformité du rayonnement cosmologique, et l’apparente «platitude» de l’univers. Cependant, cette théorie n’expliquait pas comment les galaxies avaient pu naître dans un univers aussi uniforme. Or les mesures du rayonnement «cosmologique», réalisées par le satellite Cobe (Cosmic Background Explorer : explorateur du fond de ciel cosmique) en 1992, ont révélé l’existence d’infimes variations dans ce rayonnement cosmologique, qui pouvaient être à l’origine de ces «irrégularités» que sont les galaxies. Ces mesures semblaient donc conforter la théorie du big bang et de l’inflation. Ainsi, expliquait Lebrun dans sa lettre de 1992, la théorie de l’inflation, formulée en 1980 et consolidée en apparence par les nouvelles observations, avait été révélée dans une lettre ummite de1966 :

«c’est comme si quelqu’un donnait discrètement la solution à un problème qui ne s’est pas encore posé et qu’il faille attendre 15 ans pour que le milieu scientifique perçoive que la question est primordiale et 25 ans pour que l’on découvre que la réponse était bonne !!!».

Alors, tenons-nous là un argument décisif sur l’origine extraterrestre des lettres ummites ? Malheureusement, sans entrer dans les arcanes des théories cosmologiques, nous savons que cette théorie de l’inflation a perdu du terrain ces dernières années, et que la théorie du big bang elle-même, qui n’a jamais fait l’unanimité, doit faire face à des critiques persistantes. Sans être un scientifique de «haut niveau», on peut s’en faire une idée dans la presse de vulgarisation de ces dernières années. Par exemple, dans la revue Ciel et Espace, qui titrait déjà en octobre 1993 : «Big bang. Les astronomes qui n’y croient plus», et en mai 1999 «Faut-il brûler le big bang ? Les astronomes répondent». En lisant ce genre d’articles, on s’aperçoit que la cosmologie est riche de nombreuses hypothèses et théories alternatives, dont la plus connue sans doute reste celle de l’astronome britannique Fred Hoyle, mort récemment, qui avait proposé un modèle d’univers stationnaire en 1948, avec ses collègues Bondi et Gold. Dans le numéro d’octobre 1993, Jacques Demaret, maître de conférences à l’Institut d’astrophysique de l’université de Liège, et cosmologiste réputé, en citait quelques-unes dans son article «Quelles alternatives au big bang ?». Il laissait percer son scepticisme en évoquant les «contorsions théoriques auxquelles doivent se livrer les cosmologistes pour tenter de lui greffer une phase inflationniste très précoce (vers 10 puissance -35 secondes), capable de rendre compte à la fois de l’isotropie extrême du rayonnement cosmique de fond et de ses petites fluctuations de température, traces de grumeaux proto-galactiques qu’a récemment détectées le satellite Cobe» (Demaret 1).

Dans le «dossier cosmologie» publié par la revue Pour la Science de mars 2001, James Peebles, professeur «émérite» à Princeton, résumait la situation dans un tableau synthétique sur les principales théories cosmologiques. Sur cinq théories, celle de l’inflation y était classée en dernier, avec la mention «insuffisant» et ce commentaire : «Théorie élégante, mais qui ne repose sur aucune preuve directe, et qui impose une extrapolation énorme des lois physiques».

En l’occurrence, il se trouve que Jean-Pierre Petit a proposé lui-même une théorie alternative fondée sur une variation des constantes fondamentales au début de l’Univers, qui rend inutile l’hypothèse d’une phase d’inflation. Cela figure sur son site internet, dans le résumé de sa communication en anglais au colloque de Marseille en juin 2001 : «The theory of inflation is no longer necessary».

En fait, il le laissait déjà entendre dans un texte intitulé «The missing mass problem», publié en 1994 par la revue Il Nuovo Cimento, et figurant en annexe de son livre Le mystère des Ummites. Il y écrivait ceci, qui se passe de traduction : «This constitutes an alternative to the theory of inflation» (Petit 2, p. 335). Pauvres Ummites : étaient-ils déjà dépassés ?

En bref, dès que l’on s’informe un peu sur ce vaste domaine des théories de physique fondamentale et de cosmologie, on est frappé par le foisonnement des idées en compétition, et l’on se dit qu’il vaudrait mieux garder l’esprit ouvert. C’est justement ce que recommande James Peebles :

«La recherche est un champ d’activités complexe et foisonnant, et même les spécialistes ont parfois des difficultés à avoir une vue d’ensemble. Dans ces conditions, comment peut-on trier le bon grain de l’ivraie ? On doit surtout se donner la peine de prendre connaissance des différents courants de pensée, ne pas se limiter à une seule opinion» (Peebles 1).

Le second livre de Jean-Pierre Petit, paru en 1995

De même, l’astrophysicien français Jean-Claude Pecker écrit, dans sa préface au livre de Jean-Pierre Petit On a perdu la moitié de l’univers :

«A travers des milliers de cosmologies alternatives qui naissent actuellement, il sera sans doute possible de construire, prenant une idée là, une autre ici, quelque cosmologie future irréprochable et cohérente» (Petit 5, p. 12).

En revanche, Jean-Claude Pecker, dans la même préface, n’est pas tendre pour les spéculations ummites de l’auteur : «…qu’il s’agisse d’un canular volontaire de Jean-Pierre Petit, ou des inventions issues d’une crise de schizophrénie momentanée, je ne crois pas aux visiteurs venus d’ailleurs…pas du tout ! Et je n’en dirai pas plus» (Petit 5, p.9).

La question du ralentissement des sondes spatiales

Un nouvel argument scientifique est apparu en 2001, celui du ralentissement des sondes spatiales. La revue Science et Avenir de juillet 2001 révélait que les scientifiques américains de la NASA et du JPL (Jet propulsion Laboratory) étaient intrigués depuis plusieurs années par un phénomène non expliqué de ralentissement des sondes spatiales s’éloignant du système solaire, comme si elles étaient freinées par une force inconnue. Cela pourrait être expliqué, selon la revue, dans le cadre de la théorie de l’univers jumeau d’antimatière développée par Jean-Pierre Petit dans son livre On a perdu la moitié de l’univers (Petit 5).

Les partisans de l’authenticité des lettres ummites ont évidemment souligné que Petit avait élaboré sa théorie de l’univers gémellaire à partir de ces lettres apparues dans les années 60, évoquées plus haut. S’y ajoutait une lettre que, dans son livre Le mystère des Ummites, Petit dit avoir reçue en 1992. Cette lettre déclencha chez lui toute une réflexion, notamment à partir d’une phrase énigmatique, en forme de rébus : «Ainsi nous pouvons dire que la masse du cosmos gémellaire est nulle et non nulle» (Petit 2, p. 103). Petit en déduisit que l’univers jumeau d’antimatière se comportait comme s’il avait une masse négative, qui aurait un effet gravitationnel répulsif au sein de notre univers de matière. D’où l’explication possible du freinage des sondes spatiales, traversant une zone où serait présent l’univers d’antimatière.

Là dessus, se pose à nouveau la question délicate de l’antériorité. Pour les partisans de Ummo, pas de doute, le livre de Petit On a perdu la moitié de l’univers étant paru en 1997, il a six ans d’antériorité sur la publication de cette information en 2001, et la lettre de 1992 en a neuf ! Cependant, il ne faut pas confondre la date de vulgarisation médiatique d’une information avec la date de sa découverte. L’article de Science et Avenir précisait que le chercheur Slava Turquey, de la NASA et du JPL, réfléchissait au problème depuis huit ans, donc depuis 1993. Nous ne sommes pas loin de la date de la lettre ummite. De plus, les premiers lancements de sondes destinées à sortir du système solaire remontent à 1972 et 1973, et leur ralentissement, alors qu’elles commençaient à quitter le système, a dû se manifester une dizaine d’années plus tard, soit au début des années 80. On ne peut donc exclure que l’auteur anonyme de cette lettre de 1992, ait été au courant de l’étrange phénomène et ait songé à en tirer parti habilement ! Quant à l’argument selon lequel les lettres ummites parlant d’univers gémellaire remontent aux années 60, nous avons vu qu’elles sont à peu près de la même époque que la théorie du grand physicien Sakharov. Encore une fois, la question est : qui a copié qui ?

Pseudo révélations politiques : alerte nucléaire, Sida et guerre du Golfe

Les lettres ummites ont fait, au fil des années, un certain nombre de révélations et de prédictions dans le domaine politique et militaire. Celles-ci sont-elles plus convaincantes que ce qui précède quant à l’origine extraterrestre de ces lettres ?

Plusieurs prédictions concernaient le risque de guerre nucléaire, comme celle qui fut faite en 1973. La lettre, reproduite par Godelieve Van Overmeire sur son site internet, annonçait même le départ des Ummites :

«Le message que nous remettrons devra se conserver jusqu’au vingt janvier de 1974, et si nous ne sommes pas revenus sur Terre vous l’ouvrirez et vous le donnerez à connaître à vos frères intéressés. …/…Tous mes frères abandonneront la Terre entre le 29 octobre et le 15 novembre. La probabilité de retour est de 65,14 pour-cent».

Soulignons au passage l’admirable précision à quatre chiffres ! Godelieve Van Overmeire commente la suite:

«Le document joint était bien entendu un message codé pour que les élus du groupe de Madrid puissent aller se réfugier dans un souterrain aménagé par les Ummites, en vue de l’imminence de la guerre atomique».

«le 8 janvier 1974 (A 113 – D. 112) , le Dr Juan Aguirre Ceberio reçoit une lettre d’adieu avec des remerciements pour presque chacun des membres du Groupe . Les ummites y disent qu’ils fuient le danger nucléaire terrien.

«Il faut cependant croire, que le danger n’est pas aussi pressant que cela, car le même destinataire recevra une nouvelle missive le 22 janvier 1974 (A.114) parlant de tout autre chose ! «

Le second livre d’Antonio Ribera, paru en espagnol en 1979, et en français en 1984.

De son côté, Antonio Ribera rapporte, dans son livre Les Extraterrestres sont-ils parmi nous ?, un autre épisode analogue. En 1974, le groupe de Madrid reçut un message le prévenant que les Ummites allaient quitter la planète car le danger de guerre nucléaire avait atteint le seuil critique de 28 %, à cause du conflit israélo-arabe. Les Ummites révélaient pourtant qu’ils disposaient de trois abris antiatomiques en Europe : en France, en Yougoslavie et en Espagne. En revanche ils les mettent à la disposition de leurs fidèles, en cas de conflit, en imposant cependant des conditions draconiennes : ils pourraient emmener quelques parents, mais les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants en bas âge seraient exclus ! Comment les heureux élus seraient-ils prévenus, et informés pour s’y rendre ? Les Ummites expliquaient qu’ils avaient réussi à infiltrer un agent dans les bases de missiles aux Etats-Unis et en URSS. «Quand les agents auraient la certitude d’une attaque nucléaire imminente, ils téléphoneraient à un troisième agent de Bilbao en lui communiquant cet innocent message : «Ta tante Marguerite est très malade» (Ribera 5, p. 37).

Antonio Ribera avoue dans son livre que ce message les avait d’abord angoissés, mais que l’invraisemblance du scénario les avait finalement rassurés :

«D’autre part, l’idée qu’un agent infiltré, par exemple dans le SAC (Strategic Air Command) nord-américain, qui, au moment de l'»alerte rouge», demande rapidement la permission à ses supérieurs de téléphoner à Bilbao, est finalement absurde et proche de l’opérette. Et il fallait multiplier les difficultés par dix pour le cas de l’agent soviétique. Toutes ces réflexions, il faut bien le dire, diminuèrent considérablement notre angoisse initiale» (Ribera 5, p. 38).

Ce scénario fait aussi penser à la célèbre scène du film Dr Folamour, où le commandant adjoint de la base aérienne essaie de se procurer des pièces de monnaie pour téléphoner à l’extérieur, en fracturant un distributeur de boissons. Alors que la planète risque de sauter, un sous-officier le prévient sévèrement : «Vous en répondrez devant la compagnie Coca-Cola!».

Nouvelle alerte, dans une lettre du 30 janvier 1988, reçue par l’ufologue espagnol Javier Sierra :

«UMMO PREPARE UN PLAN DE SAUVETAGE POUR OYAGAA

«PREMIEREMENT : construction en divers points de la Terre de bases souterraines étanches et autonomes en oxygène, eau, énergie et produits d’alimentation. De telles installations furent conçues pour servir de refuge à nos expéditionnaires et à un contingent réduit de terriens et pour assurer leur survie face à une attaque généralisée avec des armes à plasma, nucléaires et biotechniques, y compris pendant toute la période postérieure de risque d’agression physique et biologique de la part du milieu contaminé (environ 500 jours terrestres).»

La construction de tels abris était encore d’actualité à l’époque, notamment en Suisse. On ne savait pas, en 1988, et les Ummites non plus, que le mur de Berlin allait tomber un an plus tard, signalant la fin de la «guerre froide» !

L’une des «prédictions» le plus souvent mises en avant pour authentifier les lettres ummites est celle de la guerre du Golfe. Rappelons que les Américains et leurs alliés déclenchèrent leur attaque le matin du 16 janvier 1991. Godelieve Van Overmeire cite une lettre, répertoriée D.1751, qui fut reçue par Villagrasa et Barrenechea le 14 janvier 1991, annonçant le début des opérations, donc juste deux jours avant, mais Jean-Pierre Petit cite la date du 5 janvier pour cette lettre.

Dès la première page de son livre Enquête sur des Extraterrestres qui sont déjà parmi nous, Jean-Pierre Petit commente une lettre ummite reçue par son ami Rafaël Farriols, datée du 5 janvier, annonçant à l’avance le déclenchement de la guerre du Golfe. «Tout ce qui y était prévu s’est effectivement produit, à quelques détails près», nous dit Petit, avec «bon nombre de détails techniques sur le recours aux missiles de croisière» et sur les cibles prioritaires.

Dans le meilleur style des lettres ummites, le déclenchement y était présenté comme «probable à 98 %, avec une fourchette de dates se situant entre le 12 et le 20 janvier». Cela prouve-t-il l’origine extraterrestre de la lettre ? Petit ne le dit pas, mais du seul fait qu’il cite cela en tête de son livre sur Ummo, il le suggère fortement. Or la question n’est-elle pas plutôt de savoir qui pouvait être aussi bien renseigné sur le plan de bataille américain ? L’état-major américain, bien sûr, mais aussi les pays alliés. Autrement dit, cette «fuite» ummite pouvait venir de pas mal de pays à ce moment-là.

La fausse rumeur du sida

La «révélation» selon laquelle les Américains auraient concocté le virus du Sida en laboratoire, pour décimer les pays pauvres, nous invite à tourner plutôt notre regard vers le KGB. Toujours dans son premier livre sur Ummo, Jean-Pierre Petit évoque des nombreux coups de téléphone des Ummites aux Espagnols, autour de 1989, dont il a pu consulter les notes chez son ami Rafaël Farriols. Un jour, les Ummites expliquèrent, sur question posée par les Espagnols, que le virus du sida «avait été créé par manipulation génétique dans un laboratoire du Minnesota». Ce virus, qui avait été expérimenté au Zaïre, visait à «rechercher des souches virales attaquant une population plutôt qu’une autre. Une arme raciale, en quelque sorte. Pour se faire la main, les chercheurs auraient manipulé ces souches virales bricolées à l’aide de micro-ondes pulsées et les auraient expérimentées sur des singes». Mais, toujours selon les Ummites, l’affaire avait mal tourné : des singes s’étaient échappés, avaient blessé des hommes qu’ils avaient contaminés, répandant ainsi en Afrique la maladie du sida. Et Petit concluait ainsi : «Refermons cette partie du dossier en nous disant que, décidément, les hommes sont vraiment capables de faire n’importe quoi» (Petit 1, pp. 130 et 131).

Or, il se trouve que l’origine de cette pseudo révélation est connue. Voici le résumé des faits, tels qu’ils sont relatés par Jean-François Revel dans son livre La connaissance inutile, paru en 1988 (Revel 1, pp. 293 à 297). Le 30 octobre 1985, le journal soviétique Literatournaya Gazetta citait un journal de New Delhi, The Patriot, paru le même mois, qui faisait une stupéfiante révélation : «le virus du sida était le produit d’expériences en ingénierie génétique faites par l’armée américaine en vue de la guerre biologique. Le virus s’était ensuite propagé à New York, puis dans le tiers monde, transporté par des militaires américains». l’article du journal indien, connu pour être pro-soviétique, «stigmatisait les forfaits américains». Seulement voilà, un an plus tard, un journaliste indien, Bharat Bhushan, voulut vérifier la source et découvrit que l’article n’avait jamais été publié par le Patriot ! Il publia sa découverte dans un article du journal The Times of India du 19 novembre 1986. Manifestement, l’opération prenait son origine à Moscou et avait un peu cafouillé, mais le résultat fut le même. A cette date, la rumeur avait déjà fait le tour du monde, notamment avec un épais dossier «scientifique», diffusé en septembre 1986 au sommet des pays non alignés, au Zimbabwe. Ce rapport, qui signalait cette fois que des expériences avaient été faites à Fort Detrick dans le Maryland, était signé de deux chercheurs «de l’Institut Pasteur de Paris», qui furent ensuite localisés à Berlin-Est. Jean-François Revel note que la rumeur a eu un grand retentissement dans le tiers monde, et qu’elle a même fait carrière en Europe : elle a été reprise par le journal britannique Sunday Express le 26 octobre 1986, et développée dans un livre français en 1987, dans lequel il était précisé que ce virus avait été conçu pour frapper sélectivement les Noirs ! On peut se demander si le coup de téléphone ummite de 1989, repris malheureusement en 1991 par Jean-Pierre Petit dans son livre, n’était pas inspiré de cette opération de désinformation.

Il convient en revanche de signaler ici que l’hypothèse d’une ressemblance du vocabulaire ummite avec le chinois, formulée par Godelieve Van Overmeire (que l’on peut consulter sur son site internet) semble avoir été complètement réfutée par une nouvelle étude, publiée dans la revue Inforespace en décembre 2001. Cette étude d’un sinologue allemand, Johannes Gehrs, a été traduite en français par le professeur Auguste Meessen. Il faut saluer ce remarquable travail qui met sans doute un point final à cette controverse.

Qui sont les auteurs des lettres ummites?

Alors, ces lettres ummites, terrestres ou extraterrestres ? Luis Jordan Peña a affirmé qu’il en était le seul auteur. Il est certain qu’il a participé en première ligne à l’affaire Ummo, mais sa prétention paraît intenable. Qui était derrière lui ? C’est une question beaucoup plus délicate, qui ne semble pas encore vraiment résolue aujourd’hui.

Les aveux de Luis Jordan Peña

Luis Jordan Peña a «tout avoué», en deux étapes à partir de 1992. Les enquêteurs espagnols que j’ai questionnés, Javier Sierra, Vincente Juan Ballester-Olmos, et l’équipe de la revue Cuadernos de Ufologia, semblent vouloir s’en tenir là. Il paraît peu probable, cependant, qu’il ait pu monter tout seul une opération d’aussi grande envergure. Godelieve Van Overmeire, qui a étudié pendant dix ans les lettres ummites, en a retiré l’impression qu’elles avaient été écrites par plusieurs équipes différentes, étant donné les différences de style, et les compétences très variées qu’il fallait réunir pour les écrire : en physique fondamentale, en technologie, en biologie, en sociologie et en métaphysique. Les scientifiques qui les ont étudiées, comme Jean-Pierre Petit, soutiennent qu’elles sont de haut niveau, en dépit de toutes les bêtises dont elles sont truffées. Luis Jordan, avec sa formation moyenne d’ingénieur et de psychologue, ne pouvait en être le seul auteur. Rappelons quand même ses aveux, révélateurs de son état d’esprit.

Alejandro Agostinelli, ufologue argentin (pays où Ummo avait aussi ses partisans) a rencontré Jordan à Madrid le 14 décembre 1991, et lui a remis une liste de questions, auxquelles il a répondu par écrit, le 25 février 1992. Cet entretien a été publié dans les Cuadernos de Ufologia, et la traduction en français est parue dans la revue Phénomèna en mai-juin 1993. Luis Jordan s’y révèle comme un rationaliste pur et dur, pourfendeur du paranormal, après avoir été trompé par une excellente médium spirite dans sa jeunesse :

«Dans mes incursions postérieures pour tenter de démasquer les pièges de la parapsychologie, jamais je n’ai rencontré une intrigante aussi extraordinaire qu’Ester. C’est grâce à elle que j’ai ouvert les yeux sur les supercheries que l’on rencontre abondamment dans toutes les parasciences et que j’ai commencé mon initiation à la prestidigitation».

Luis Jordan Peña, dans son rôle d’expert sur les phénomènes paranormaux, examinant un sujet «hyperesthésique» (Cuadernos de Ufologia)

Luis Jordan emploie les mots les plus durs pour fustiger ces parasciences qu’il déteste et qu’il combat publiquement. Ses défenseurs, dit-il, font partie d’un milieu «sous-cultivé» qui se répand dans la «presse-ordure». Agostinelli lui demande pourquoi il s’est occupé de Ummo et s’est introduit dans le groupe de Madrid. Pour l’étudier de l’intérieur, lui répond Jordan, comme un ethnologue qui va vivre avec les Indiens Jivaros. Il se vante de s’y être fait d’excellents amis : «Tous des écrivains de l’autre bord : occultisme, astrologie, parapsychologie. Ils m’ont accueilli bien qu’ils connaissent mon scepticisme».

Jordan méprise les «démentiels soucoupistes», qu’il met dans le même sac :

«Vous dites que l’ovni-logie est à part ? J’utilise ce terme parce qu’il est plus exact que l’anglicisme déformé «ufologie». Cela fait partie de la paraphysique, une pseudo-science aussi grande qu’un pin, c’est à dire une fausse science pour tromper les naïfs».

Sur l’affaire Ummo, qu’il qualifie d'»obscure et frauduleuse», il se défend d’abord, dans ce premier entretien de 1991, d’avoir écrit lui-même toutes les lettres ummites. Mais son discours est obscur lui aussi. Il évoque l’atterrissage de Madrid comme étant «une simple affaire d’atterrissage d’un prototype supposé américain» qui n’a rien à voir avec «cette fable des soucoupes volantes». Quel était ce prototype américain ? Mystère !

Parmi les membres du groupe de Madrid, il mentionne Alicia Araujo, «l’étrange fonctionnaire de l’ambassade des Etats-Unis». Celle-ci avait été l’une des toutes premières personnes à recevoir des lettres, avec Fernando Sesma. Jordan soupçonne un groupe américain d’être à l’origine des lettres et met en avant deux arguments :

  • les lamelles de plastiques, trouvées dans les tubes à Sant Mónica, étaient faites de fluorure de polyvinyle, une fabrication spéciale pour la NASA
  • une lettre de 1974 avait annoncé le risque d’une guerre nucléaire, qui ne pouvait être connu que parmi de hauts responsables américains.

Mais les aveux de Luis Jordan rebondissent l’année suivante, et il nie alors cette hypothèse américaine, affirmant être le seul auteur des lettres. Un épisode bizarre, une fois de plus. Après un premier aveu fait par Jordan à Javier Sierra, c’est Rafaël Farriols qui reçoit une lettre le 2 avril 1993, postée de Cuba, lui demandant de réunir à Barcelone les principaux correspondants. Les Ummites veulent que Luis Jordan clarifie la situation en révélant ce qu’il sait d’eux ! Or Jordan, malade, ne peut venir. Il écrit alors une lettre d’aveux complets qui est lue par Farriols à la réunion.

Rafaël Farriols lui-même en fut très affecté, précise Jean-Pierre Petit :

«Rafaël avait l’impression d’avoir été pris pour un imbécile. Il appela José-Luis pour lui demander des explications, de vive voix, devant nous. C’est alors que Peña lui fit cette réponse :

– Ne te fâche pas comme ça ! Ce sont les Ummites qui m’ont demandé d’agir ainsi !» (Petit 2, p.227).

Cette «explication» dépassait toutes les limites du supportable. Le résultat, on le comprend, fut un nouveau coup très dur pour le dernier carré des fidèles, qui mit fin pratiquement à Ummo en Espagne. Ainsi, et c’est un point très important à souligner, ce sont des lettres ummites qui brisèrent, notamment en 1985 et en 1993, l’échafaudage qu’elles avaient patiemment édifié. Quelle pourrait bien être l’explication d’un tel comportement ?

Ecartons rapidement l’hypothèse selon laquelle Luis Jordan aurait monté toute cette affaire avec quelques amis, disons une petite équipe scientifique. Beaucoup trop longue, compliquée et coûteuse (songeons seulement aux lettres postées des quatre coins de la Terre). De plus, si Jordan avait eu des complices, pourquoi ne l’a-t-il pas dit tout simplement ? Il n’était pas nécessaire qu’il donne des noms. Ce refus de l’avouer diminuait beaucoup sa crédibilité.

L’hypothèse américaine

Il y a une explication possible à ces manœuvres suicidaires des lettres ummites, celle d’une opération de désinformation visant à décrédibiliser l’ufologie. Le scénario serait celui du «canular démasqué». Rien de tel, pour démolir un canular, et tourner ainsi en ridicule les ovnis, que de le fabriquer soi-même ! Dans une première phase, on suscite l’attention et l’intérêt, puis, une fois que le public est bien appâté, on casse la belle histoire. On sait très bien qu’il existe aux Etats-Unis des services chargés de la désinformation, du «debunking» des ovnis. Cela avait été recommandé notamment par la «Commission Robertson» en janvier 1953, à l’instigation de la CIA, et l’on a eu maintes occasions d’observer cette politique, mise en oeuvre avec efficacité. En 1989, l’ufologue américain William Moore a avoué, lors du congrès annuel du Mufon, avoir trempé dans une telle manipulation, menée par le service de renseignement (AFOSI) de l’armée de l’Air pour rendre fou l’ingénieur Paul Bennewitz, qui les gênait beaucoup avec ses découvertes près de la base de Kirtland, au Nouveau-Mexique.

Signes ummites figurant dans les lettres

Dans ce contexte, il n’est pas inconcevable que les Américains aient conçu, au tournant des années 60, une opération d’envergure visant les pays hispanophones, jusque là moins touchés par leurs actions. C’était une période beaucoup plus difficile pour eux qu’actuellement, qui avait donné lieu aux fameux «hearings» au Congrès évoqués plus haut, mais la situation avait été maîtrisée grâce aux conclusions négatives de la commission Condon en 1969.

Les forces aériennes américaines disposaient de plusieurs bases importantes en Espagne et pouvaient facilement y héberger une équipe de désinformation pour les actions de terrain, avec l’aide locale d’agents dévoués comme Luis Jordan Peña, rationaliste militant et politiquement proche du pouvoir. Les feuilles de plastique «made in USA» sont un indice fort dans ce sens. On peut supposer d’autre part que la conception des lettres avait reçu l’aide, aux Etats-Unis, de scientifiques de haut niveau. De plus, il leur était facile de faire poster les lettres des quatre coins de la planète. Mais cette hypothèse présente des difficultés, principalement le ton anti-américain, et hostile au régime du Général Franco, qui a prévalu, à partir de la fin des années 70. L’accent était mis notamment sur «la folie de la course aux armements et sur l’irresponsabilité de nos dirigeants» (Petit 2, p. 31). C’est cet aspect troublant qui a fait envisager à certains l’hypothèse du KGB.

L’hypothèse du KGB : le pour et le contre

Cette hypothèse est bien connue en France, pour avoir été mise en avant en 1993 dans le livre Ovnis : la science avance de J.-C. Bourret et J.-J. Velasco, et dans celui de Renaud Marhic, Les extraterrestres qui venaient du froid. Ces auteurs ont souligné que les lettres ummites critiquent d’abord le régime du Général Franco, puis s’en prennent de plus en plus aux Américains. Cela est incontestable dans des lettres publiées par Renaud Marhic (Mahric 2). A l’inverse, la société ummite présente des aspects «communistes» que ne renierait pas le système soviétique. Ces auteurs ont donc supposé que le KGB aurait pu monter toute cette affaire pour faire de la propagande communiste dans la bourgeoisie espagnole, dont faisaient partie les destinataires des lettres.

Cette hypothèse du KGB amène un certain nombre de questions. S’il s’agit d’une opération de propagande soviétique, on ne comprend pas pourquoi le KGB se serait «amusé» à démolir, notamment en 1985 et 1993, ce qu’il avait laborieusement construit depuis 1966 ou avant. A cela, une explication peut être proposée qui ne manque pas de subtilité. Les Russes auraient changé d’objectif vers cette date, ou mieux auraient privilégié un autre objectif, qui était d’appâter des scientifiques occidentaux. Il s’agissait d’obtenir qu’ils leur communiquent leurs travaux, en croyant dialoguer avec les Ummites. Dans cette hypothèse, Jean-Pierre Petit, très convaincu des lettres ummites depuis des années, serait devenu leur objectif principal, et il était habile de mettre hors circuit leur «clientèle» espagnole, pour faire de Petit leur interlocuteur hautement privilégié : celui qui, désormais, allait recevoir les lettres ! Je dois avouer que cette hypothèse me laisse perplexe. Une telle manœuvre, très déstabilisante pour toute l’affaire Ummo, ne risquait-elle pas de détourner même un convaincu comme Jean-Pierre Petit ?

Quel que fut l’objectif, le KGB était-il capable de monter une telle opération ? Oui, affirme Leonid Chebarchine, ancien Directeur de la Première Direction Générale (PGU), et ancien vice-président du KGB, dans un entretien à la revue russe Aura-Z , publiée aussi en français (vol. 1-IV) : «Le KGB était parfaitement capable de monter une mystification de ce calibre. En fait d’intox, il était inégalé». Pour sa part, le rédacteur scientifique de la revue, Alexandre Avchaloumov, tient pour plausible l’objectif d’espionnage déjà évoqué, en faisant étudier par des scientifiques occidentaux – comme Jean-Pierre Petit ! – des idées que les Russes n’auraient pas eu le temps et les moyens d’étudier eux mêmes. Leurs résultats auraient été ensuite récupérés par les services de renseignement soviétiques au moyen de l’espionnage industriel. Mais, reconnaît l’auteur, on ne voit pas très bien pourquoi ils auraient sélectionné l’Espagne et la France pour une telle opération. Cela dit, Jean-Pierre Petit raconte lui même un aspect particulièrement troublant : au début des années 90, s’établit entre lui et les Ummites un mode original de communication : il posait des questions en les tapant sur son ordinateur, et ils répondaient peu après par lettre ! (Petit 2, p. 231). Il faut avouer que cela sent fort l’espionnage et la manipulation.

Leonid Chebarchine, ancien responsable de la Première Direction Générale du KGB

Sur le contenu des lettres, il faut noter ici un avis discordant d’Antonio Ribera, qui a exprimé son scepticisme. Dans son article paru en 1975 dans la Flying Saucer Review, il se dit frappé, au contraire, par des aspects qui lui font penser à une idéalisation de l'»American way of life» :

«C’est le monde heureux du futur de l’Américain moyen, avec la durée du travail quotidien réduite à trois heures, la maison pleine de gadgets, où la vie est entièrement automatisée et où chacun arbore un sourire permanent. Cela, plus une attitude prude et puritaine vis-à-vis de la nudité, semble pointer vers une origine américaine de ces rapports déconcertants» (Ribera 4-5).

Il n’est pas évident, d’autre part, que la présence de la théorie de Sakharov dans l’une des premières lettres ummites soit une preuve de l’origine soviétique de la lettre. On peut supposer que les scientifiques occidentaux, en particulier les cosmologistes, aient été au courant de certaines de ses recherches. Les communications n’étaient pas complètement rompues entre scientifiques de haut niveau, même en pleine guerre froide. Carl Sagan, par exemple, a raconté ses échanges avec des collègues russes sur la question de la vie dans l’univers, et la possibilité de visiteurs extraterrestres dans le passé. Peut-être, également, des espions scientifiques américains avaient-ils bien travaillé ?

Une objection importante doit être maintenant mentionnée à l’encontre de l’hypothèse soviétique. Comme me l’a souligné l’ufologue espagnol Javier Sierra, la personnalité de Luis Jordan Peña ce colle pas du tout avec l’hypothèse d’une propagande communiste : il était très à droite et proche du régime de Franco. Sur l’hypothèse du KGB, Javier m’a répondu ceci :

«Nous nous déplaçons sur le terrain dangereux des suppositions. Sur votre question, mon impression est que Jordan n’était pas un partisan communiste. J’ai discuté, dans le passé, de très près avec ses deux fils des idées politiques de leur père, et rien n’indique une telle filiation».

Dans ce monde de miroirs déformants qu’est la désinformation sur les ovnis, il n’est pas inconcevable que les Américains, s’ils ont monté toute cette affaire, aient pris soin de brouiller les pistes. Un peu de propagande communiste permettait de masquer l’origine des lettres. L’objectif essentiel était de discréditer les ovnis. Si cette hypothèse est la bonne, on peut dire qu’il a été atteint brillamment ! En France, l’affaire Ummo a bien servi pour tourner en ridicule les ovnis et les ufologues pendant des années.

Il y a peut-être encore d’autres hypothèses à explorer. Pour mémoire, n’oublions pas celle d’une manipulation d’origine extraterrestre ! L’objectif serait, pour des extraterrestres ou même des «entités» d’une autre nature, de brouiller les cartes en ridiculisant l’idée de présence non humaine sur Terre. La question vient déjà à l’esprit à propos de nombreuses «rencontres rapprochées» ou «RR3», dont Aimé Michel avait souligné le caractère souvent invraisemblable, au point qu’il avait parlé d’un «festival d’absurdités» pour la fameuse vague d’observations de 1954. Une telle hypothèse ne peut être exclue, mais il faut souligner, encore une fois, le caractère particulier du dossier Ummo, dont le contenu est très décalé par rapport à toute la «littérature» ufologique. Très différent, notamment, de la plupart des révélations, vraies ou fausses, recueillies par les «channels» et les «contactés». Il est donc bien peu probable qu’il soit de cette nature.

Et voici encore une autre hypothèse : les lettres auraient peut-être changé d’auteurs en cours de route ! Il y aurait eu une première phase d’origine américaine, puis ceux-ci se seraient retirés, en prenant soin de casser l’histoire. Après un temps mort, la place étant libre, une équipe russe l’aurait alors occupée, avec d’autres objectifs ! Jean-Pierre Petit observe d’ailleurs que le contact sembla rompu pendant deux ans au milieu des années 70. Puis il reprit «sur un mode sensiblement différent», les Ummites expliquant alors qu’ils «avaient tout simplement quitté la Terre». Petit remarque également que les Espagnols étaient très préoccupés par le risque de «parasitage» vers la fin des années 80 (Petit 2, pp. 31 et 32). Après tout, n’importe qui peut prendre sa plume et écrire une lettre ummite, anonyme et sans laisser d’adresse. On peut même imaginer que certaines lettres aient eu encore d’autres auteurs anonymes. Mais arrêtons ici les spéculations et laissons le lecteur se faire sa propre idée sur cette ténébreuse affaire.


Références :

Ribera 1 – Article d’Antonio Ribera dans la Flying Saucer Review  (FSR)

sur l’incident d’Aluche (février 1966) :

» The Madrid Landing » (FSR vol 12, No 3, mai-juin 1966).

Cuadernos 1 – Article de Igniacio Cabria Garcia «Sesma, Saliano, Ummo, la Ballena Alegre», et article de Carles Berché Cruz «Ummo : 20 Años de Paranoia Compartida», dans la revue Cuadernos de Ufologia, numéro 3, Santander, septembre 1988.

Cuadernos 2 – Dossier «Ummo : la Historia interminable». Articles de José Juan Montejo, Carles Berché, José A. Cezon, Luis R. Gonzalez, Alejandro Agostinelli, Renaud Marhic, Boris Chourinov, dans la revue Cuadernos de Ufologia, numéro double 16-17, Santander, 1994.

Sesma 1 – Livre de Fernando Sesma Manzano, Ummo, otro planeta habitado, Madrid, 1967.

Ribera, Farriols 2 – Livre de Antonio Ribera et Rafaël Farriols :

Un Caso Perfecto  (Pomaire, Barcelone,1968. Réédition en 1973 par Plaza & Janés, Barcelone).

Trad française : Preuves de l’existence des soucoupes volantes (Editions De Vecchi, 1975).

Ribera 3 – Article de Ribera sur San José de Valderas et sur Aluche :

» The San José de Valderas photographs » dans la Flying Saucer Review (vol 15 No 5, sept-oct 1969).

Traduction en français dans Phénomènes Spatiaux  Numéro 22, 4eme trim 69 (déc 69) :

» Les photographies de San José de Valderas. Un cas extrêmement bien documenté».

Complété par l’article » De lumière et d’ombre » par Hervé Matte.

Ribera 4 – Article de Ribera, » The mysterious Ummo affair «,

publié en 1975 dans la Flying Saucer Review, en cinq parties :

(R 4-1) Partie 1, volume 24-4, jan 75

(R 4-2) Partie 2, vol 20-5, mars 75

(R 4-3) Partie 3, vol 21-1, juin 75

(R 4-4) Partie 4, vol 21-2, août 75

(R 4-5) Partie 5, vol 21-3 et 4, nov 75.

Stendek 1– Article de Oscar Rey Brea, «Algo sobre las fotografias del supuesto ovni de San José de Valderas», dans la revue Stendek No 9, août 1972.

Vallée 1 – Livre de Jacques Vallée Le collège invisible, Albin Michel 1975 (trad. de l’anglais. Ed. orig. The Invisible College, 1975).

Poher 1 – Article de Claude Poher dans la revue Lumières dans la Nuit (LDLN) No 166, juin-juillet 77 : «Les observations d’Aluche et de San José de Valderas ainsi que l’affaire Ummo : Une supercherie de taille !» 

Guerrero 1 – Livre du Père Enrique López Guerrero, Mirando a la Lejanía del Universo, Barcelone, 1978.

Ribera 5 – Livre de Antonio Ribera seul : El Misterio de Ummo , 1979 (Plaza & Janés, Barcelone).

Traduction française : Les Extra-Terrestres sont-ils parmi nous ? Le véritable langage Ummo 

1ere édition en 1984 (Editions du Rocher)

2eme édition en 1991, juste après le premier livre de Jean-Pierre Petit.

Petit 1 – Livre de Jean-Pierre Petit Enquête sur des Extra-terrestres qui sont déjà parmi nous, Albin Michel 1991.

Castello 1 – Livre de Martine Castello et al., La conspiration des étoiles. Les Ummos : terrestres ou extraterrestres ? , Robert Laffont, 1991.

Sider 1 – Jean Sider, article «Ummo :Les raisons d’un doute «, dans LDLN No 307, janvier-février 1991.

Vallée 2 – Livre de Jacques Vallée Révélations, R. Laffont, 1992 (trad. de l’anglais, éd. orig. 1991).

Caudron 2 – Dominique caudron, «Coucou, nous étions là», dans Ovni Présence, mai 1992.

Bourret, Velasco 1 – Livre de Jean-Claude Bourret et Jean-Jacques Velasco,

Ovnis, la science avance, R. Laffont, 1993.

Caudron 1 – Dominique Caudron, » Les Ummoristes sont parmi nous «, dans le livre collectif édité par Thierry Pinvidic OVNI. Vers une anthropologie d’un mythe contemporain, (Editions Heimdal, 1993).

Marhic 1 – Livre de Renaud Marhic L’affaire Ummo : les extraterrestres qui venaient du froid 

Editions Les Classiques du Mystère, 1993.

Articles dans la revue Phénomèna :

Agostinelli 1 – Article de Alejandro Agostinelli » Affaire Ummo : l’interview de l’homme-clé «,

No 15, mai-juin 93.

Marhic 2 – Article de Renaud Marhic » La mystification d’Ummo : des aveux qui appartiennent à l’histoire «, No 19, janv-fév 1994.

Chourinov 1 – Livre de Boris Chourinov, Ovnis en Russie. Les deux faces de l’ufologie russe, Trédaniel, 1995.

Petit 2 – Livre de Jean-Pierre Petit Le mystère des Ummites. Une science venue d’une autre planète ?, Albin Michel, 1995.

Clark 1 – Jerome Clark, article «Ummo Hoax», dans The UFO Encyclopedia Volume 3″, 1996.

Petit 3 – «Jean-Pierre Petit répond à Phénomèna«

No 25, jan-fév 95.

Petit 4 – Entretien avec Jean-Pierre Petit, «Science, Ovnis et militaires», dans la revue Incroyable et scientifique, numéro 13, juin-juillet 1997.

Petit 5 – Livre de Jean-Pierre Petit On a perdu la moitié de l’univers, Albin Michel, 1997.


Autres sources citées :

Luminet 1 – Livre de Jean-Pierre Luminet : L’Univers chiffonné, Librairie Arthème Fayard, 2001.

Sheldrake 1 et 2 – Livres de Rupert Sheldrake : Une nouvelle science de la vie, Le Rocher 1981 ; La mémoire de l’Univers, Le Rocher, 1988.

Heidmann 1 – Livre de Jean Heidmann Intelligences extraterrestres, Editions Odile Jacob, 1992.

Dans Phénomèna No 39, 1998.

Friedman 1 – Stanton Friedman, résumé de «Flying Saucers are Real», dans le Symposium on Unidentified Flying Objects. Hearings before the Committee on Science and Astronautics. U.S. House of Representatives, 29 juillet 1968, U.S. Government Printing Office.

Hill 1 – Livre de Paul Hill, Unconventional Flying Objects. A scientific analysis, 1995, Hampton Roads Publishing Company, Inc. 134, Burgess Lane, Charlottesville, VA 22902, USA

Sakharov 1 – Livre de Andrei Sakharov Œuvres scientifiques, Editions Anthropos, Paris 1984 (édition russe en 1980, traduction en anglais par Marcel Dekker, New York, 1982). Article 7 (JETP lettre 5), pp. 95 à 103 : «Violation de l’invariance CP, asymétrie C et asymétrie baryonique de l’univers».

Kaku 1 – Livre de Michio Kaku, Hyperspace. A Scientific Odyssey through parallel Universes, Time Warps, and the 10th Dimension, Oxford University Press, New York 1994.

Demaret 1 – Article de Jacques Demaret : «Quelles alternatives au Big bang ?», dans Ciel et Espace, octobre 1993. Voir aussi son livre Univers : les théories de la cosmologie contemporaine, Le Mail, Aix-en-Provence, 1991.

Peebles 1 – Article de James Peebles, «Le sens caché de la cosmologie moderne», dans la revue Pour la Science, mars 2001 (trad. de Scientific American).

Revel 1 – Livre de Jean-François Revel : La connaissance inutile, Bernard Grasset, paris, 1988.

Crédits photos : Cuadernos de Ufologia, Rualasal 22, 39001, Santander, Espagne.

Décembre 2001



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